Publié le 2 commentaires

Mes 3 habitudes pour une vie plus zen !

Une vie plus zen grâce à la nature

C’est quoi une vie plus Zen ?

Tout d’abord le mot « zen » est issu d’une branche du bouddhisme japonais. Le bouddhisme Mahayana met l’accent sur la méditation en posture assise dite « zazen ». Les moines qui suivaient les préceptes zen dans le Japon médiéval vivaient pauvrement et pratiquaient des activités manuelles. L’enseignement était dispensé directement de Maitre à élève, en dehors des dogmes traditionnels. Chaque geste de la vie quotidienne comme boire le thé ou tirer à l’arc, était transformé en rituel. Ces rituels sans cesse améliorés devaient les conduire à l’état « d’illumination zen » qui apporte la compréhension de la place de chacun dans l’Univers… Le terme est donc d’abord religieux et métaphysique. En occident, nous avons plutôt retenu les valeurs du dépouillement et de la pratique méditative. On peut aussi en retirer la pratique de rituels qui s’apparente d’une certaine manière à des habitudes.

La plénitude des paysages naturels invite à l’apaisement.

Le Graal ultime pour beaucoup d’entre nous, c’est donc d’arriver à une vie plus zen. Mais qu’entend-on par là ? Les définitions sont nombreuses bien sûr. Pour moi, une vie zen, c’est une vie équilibrée, où l’on respecte ses valeurs et son être. C’est aussi une vie où l’on atteint ses objectifs sans stresser excessivement. A long terme, les bénéfices d’une vie plus zen sont nombreux : santé, bonheur, relations sociales, productivité… Nous avons tous à y gagner personnellement et collectivement.

J’en étais là de mes digressions lorsque j’ai reçu le message d’Olivier Roland du blog Habitudes Zen qui m’invite à participer à un événement interblogueurs… Olivier me demande de partager mes 3 habitudes pour avoir une vie plus zen ! Comme je ne peux résister à l’invitation plus longtemps, je vais vous divulguer mes 3 astuces pour vous aider, vous aussi, à avoir une vie plus zen.

Connais-toi et tu seras plus zen !

La première étape vers une vie plus zen, selon moi, passe par la connaissance de soi. J’ai remarqué que beaucoup de personnes essaient de ressembler à quelqu’un d’autre au lieu de vivre pleinement leur propre vie. La pression sociale est forte et tente de nous faire accepter un rôle qui n’est pas celui qui nous convient au plus profond de nous-même. Les « bonnes » études, le « bon » job et au final, il en résulte une insatisfaction et un stress énorme. Cette situation affecte énormément notre santé.

Pour apprendre à se connaitre et avoir une vision positive de soi-même, rien de tel qu’un test comme le CliftonStrengths de Gallup (payant) ou le VIA Character strenghts (gratuit) ! En quelques dizaines de minutes, vous allez démarrer une aventure incroyable ! Vous partez explorer un monde parfois inconnu mais tellement parlant : VOUS-MÊME ! Ne vous arrêtez surtout pas à la lecture de vos résultats car c’est à partir de ce moment que tout devient intéressant. Lorsque vous recevez votre rapport CliftonStrengths, certains sont tentés de se contempler dans un miroir en se déclarant à eux-même : « je suis comme-ci ou j’ai telle qualité selon Gallup ».  Cette attitude est incompatible avec la quête d’une vie plus zen car cela encourage un état d’esprit fixe (fixed mindset)… J’ai déjà parlé des études de Carol Dweck dans un article précédent qui relatent l’opposition entre l’état d’esprit fixe et celui de croissance. (Vous pouvez regarder cette vidéo Ted à ce propos, elle est traduite en français…)

Utiliser ses talents naturels vous rend plus zen

Découvrir puis utiliser consciemment et intentionnellement ses talents naturels est le chemin le plus court vers l’excellence. C’est également un raccourci vers la zen attitude. Être dans ses compétences tout en sortant de sa zone de confort. En développant vos forces (seul ou avec l’aide d’un coach), vous atteignez plus facilement vos objectifs. Voilà ce qui ressort de plus de quarante ans de recherches initiées par Donald Clifton. On assiste depuis quelques années à une vraie rupture en utilisant un mode de développement basé sur les forces et non plus sur les lacunes !

En apprenant à connaitre vos réactions, votre mode de pensée ainsi que votre comportement naturel, vous réduisez considérablement votre niveau de stress. Maintenant que vous avez conscience de vos forces, pour être vraiment au top, il vous faut travailler un autre point crucial…

Une volonté d’airain pour une vie plus zen !

J’en parle souvent dans ce blog et je ne m’en lasse pas ! Depuis que j’ai lu les études de Roy Baumeister sur les mécanismes de la volonté, ce thème me passionne. La volonté est comme un muscle alors il faut l’exercer. Muscler votre volonté permet d’améliorer votre organisation, d’augmenter votre efficacité et vous apporte de nombreux bénéfices pour votre santé...

Seulement, il ne s’agit pas de croire que la force de la volonté est infaillible. Non. Il faut éviter le claquage et l’aider autant qu’elle nous aide à réaliser nos rêves. Pour cela, il faut mettre des stratégies gagnantes en place.

Gare à l’épuisement de la volonté !

Comme nous disposons chaque jour d’un stock de volonté défini, il convient de l’utiliser avec parcimonie. Chaque décision nous coûte. Si vous faites un régime alimentaire et que vous passez une journée complète à flâner à Bruxelles devant les stands de gaufres belges, il y a de fortes chances pour que vous craquiez à un moment donné. Si vous venez d’arrêter de fumer et que vous passez vos soirées avec des amis qui enchainent les cigarettes, votre volonté va être mise à mal… Jusqu’à la bouffée qui fera baisser votre estime personnelle.

Autre exemple, vous devez vous rendre au restaurant avec des amis ce soir alors que vous vous êtes promis de ne pas faire d’écart. L’idée alors est de vous préparer mentalement à l’avance. Ce soir, vous allez privilégier les légumes et le poisson. Pas d’excès de sauce, un dessert frugal. Point. Voilà votre mantra pour la journée car vous l’avez décidé. Ainsi, vous préservez votre stock de volonté en définissant à l’avance votre comportement. Cela évite de devoir faire un effort trop important sur le moment.

Une volonté d’organisation

S’organiser au quotidien est parfois un challenge, c’est vrai. La vie de famille, la vie professionnelle, la vie sociale se télescopent et perturbent notre recherche de zénitude. Nous devons donc réagir en conséquence pour garder le focus sur nos objectifs. Encore une fois, la connaissance de soi apportée par des tests comme le CliftonStrengths de Gallup me semble primordiale. Ainsi, nous connaissons également mieux nos travers et nos biais naturels. Une tendance à la procrastination, une recherche de la perfection contre-productive ou au contraire un penchant pour le « vite fait »… Nous avons tous en nous au moins un schéma de ce type. En avoir conscience permet de lutter contre cette tendance naturelle.

Mettre en place des stratégies d’organisation quotidienne nous aide à préserver notre stock de volonté. Il en existe des centaines, à vous de trouver celles qui vous correspondent. Ces stratégies visent à créer des routines productives qui évitent le recours à la volonté par une prise de décision. Par exemple, cela peut être une séance de méditation, un réveil avancé d’une heure, une marche dans les bois ou un footing, utiliser la méthode Pomodoro de travail hyper-concentré, définir les Tâches les Plus Importantes de la journée…

Une volonté de changement

Avoir plus de volonté, c’est aussi plus de force pour changer nos mauvaises habitudes et les substituer par de meilleures. Et ça commence aujourd’hui ! C’est formidable, non ?

Prenez un peu de temps pour lister vos routines et choisissez celles que vous voulez modifier si vous pensez qu’elles impactent négativement la réalisation de vos objectifs. Dans cette liste, j’avais listé il y a 3 ans ce type d’habitudes négatives :

  1. arrêter de fumer
  2. ne plus démarrer la journée par mon shoot « d’info du monde en perdition »
  3. passer plus de temps en famille
  4. boire moins de vin et de bière (même bio ;))…

Cette liste n’est pas exhaustive mais je pense que vous avez saisi le principe. Alors, bien sûr, je n’ai pas tout changé du jour au lendemain. Je n’ai malheureusement pas de recette miracle à vous offrir ! D’ailleurs, comme ce n’est pas magique, je travaille encore sur la 4ème habitude…

L’idée au contraire est d’y aller progressivement. Chaque étape est importante. Exercer votre volonté de manière focalisée est plus efficace. Chaque fois que vous modifiez durablement une habitude, vous créez une nouvelle norme. A force de répéter le changement, il devient le quotidien. Parvenu à ce stade, vous pouvez maintenant exercer votre volonté sur une autre habitude que vous souhaitez changer. Vous allez voir, c’est aussi simple que cela ! Et surtout, ne vous dites pas que c’est impossible car vous envoyez alors des messages d’échec à votre cerveau !

L’intelligence de la volonté

Grâce à votre volonté, vous vous permettez d’être en meilleure santé car vous développez des modes de vie plus sains. Vos meilleures habitudes vous apportent plus de sérénité, vous apaisent en vous gratifiant d’une meilleure image de vous-même. Votre stress est réduit. Mais savez-vous que la volonté impacte directement un autre facteur que nous désirons tous : le succès !

En effet, des études ont mis en évidence la corrélation entre le niveau de volonté et la réussite. A quotient intellectuel équivalent, les personnes qui ont développé un niveau de volonté supérieur obtiennent plus de succès que les autres ! Voilà encore un argument de plus en faveur de l’exercice de la volonté…

Maintenant que vous êtes au top de votre connaissance personnelle et que vous avez mis en place des habitudes saines grâce à votre volonté d’airain, savez-vous quelle autre action il vous faut mettre en place ?…

La puissance des arbres pour une vie plus zen
Une petite balade en forêt ?…

Des objectifs clairs pour une vie plus zen !

Les moines du bouddhisme Mahayana avaient un objectif clair : atteindre l’illumination zen, l’état de Bouddha. Sans objectifs clairement définis, tout ce que je vous conseille précédemment n’a que peu d’intérêt… Ces moines pratiquaient également le tir à l’arc. Dans cette discipline, on a choisi la cible (le but) à votre place mais cela ne vous dispense pas de viser avant de tirer. Il y a donc 3 phases distinctes :

  1. Choisir sa cible, son but
  2. Viser cet objectif
  3. Décocher votre flèche

Pendant ces 3 phases, vous devez rester concentré. Votre connaissance personnelle et votre volonté d’airain sont vos précieux alliés. Il existe un autre outil qui va vous aider dans votre quête : la méthode SMART !

Plus zen avec la méthode SMART

Comme me l’a enseigné Olivier Roland (qui n’est pas l’inventeur de la méthode SMART mais qui la popularise dans ses formations), elle permet d’être « focalisé comme un laser sur sa réussite ». Il nous rappelle également la citation de Sénèque : « il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ».

Smart est l’acronyme de :

  •  Spécifique
  • Mesurable
  • Atteignable / Accessible
  • Réaliste
  • Temporellement défini

Objectif Spécifique : définir simplement et clairement l’objectif. Par exemple, « arrêter de fumer ». Si vous dites ici « je veux une vie plus zen », l’objectif est trop flou. Il y a peu de chance que vous puissiez le définir de cette manière. Il s’agit plutôt d’un rêve. Soyez objectif et précis. Dites par exemple « je veux réduire mon niveau de stress en arrêtant la nicotine (qui entretient la tension) ».

Objectif Mesurable : il s’agit simplement de définir l’outil de mesure qui vous permettra instantanément de savoir si vous êtes sur le bon chemin. Dans le cas de l’arrêt du tabac vous pouvez vous dire que vous allez d’abord diviser par 2 votre consommation pour effectuer un premier palier.

Objectif Atteignable / Accessible : assurez-vous que vous avez les moyens pour atteindre votre objectif. Vous vous sentez prêt à faire le pas vers l’arrêt du tabac. Votre motivation est forte et vous avez déjà pensé aux situations dans lesquelles vous savez que pourriez « craquer ». Vous avez déjà défini votre réaction dans de tels cas. Votre objectif est à portée de poumon.

Objectif Réaliste : autant la question précédente concerne vos propres moyens autant celle-ci est liée à votre environnement. Si vous voulez arrêter le tabac alors que vous travaillez dans un bar enfumé (avant les lois bannissant l’herbe à Nicot de ces établissements bien sûr !) votre objectif est sans doute peu réaliste…

Objectif Temporellement défini : il s’agit simplement d’indiquer une date de réalisation de votre objectif. par exemple, j’arrête de fumer d’ici 2 mois.

Voilà, avec cette méthodologie, vous allez pouvoir définir vos objectifs de manière précise et terriblement efficace ! Cela va vous épargner bien des soucis. Votre vie plus zen vous tend maintenant les bras !

En résumé

Vous connaissez maintenant mes 3 habitudes pour avoir une vie plus zen. Je ne vais pas vous dire que je les applique à la lettre en permanence. Je m’améliore chaque jour et c’est vraiment cela qui compte : conserver un bon état d’esprit ! Il ne faut pas non plus se montrer trop dogmatique et inflexible. Un écart est toujours acceptable s’il ne devient pas une habitude.

Grâce à votre connaissance personnelle, votre volonté et vos objectifs SMART vous allez gagner en sérénité. Votre niveau de stress va baisser de manière inversement proportionnelle à votre courbe du bonheur ! Votre santé va s’améliorer et vous atteindrez des niveaux d’achèvement que vous pensiez inatteignables auparavant.

Pour aller encore plus loin, je ne peux que vous encourager à lire cet article du blog « Habitudes Zen ». Vous y découvrirez les « 36 leçons que j’ai apprises sur les habitudes » de Leo Babauta. C’est une mine d’infos inspirantes !

Et si vous avez encore un doute à propos de ce que je viens de vous dire, alors le mieux est de tester sur vous-même. On a encore jamais trouvé une solution plus pragmatique !

Que les Forces soient avec vous !

Guillaume Le Penher

 

Publié le 2 commentaires

Je suis plus intelligent que la moyenne…

Comme plus de la moitié de la population, je pensais être plus intelligent que la moyenne 😉… Malheureusement je viens d’apprendre grâce à un livre passionnant que c’est statistiquement impossible :/

Finalement, j’ai encore du boulot ! Voici pourquoi…

 

Apprendre encore !

« Apprendre au XXIème siècle » de François Taddei, voici le livre passionnant qui vient de doucher mes espoirs ! François Taddei est l’un des fondateurs du CRI, le Centre de Recherches Interdisciplinaires. Son postulat de départ est de décloisonner les savoirs et les recherches. Il adore les expériences comme « les Savanturiers » et « La main à la pâte » où les enfants manipulent, font des hypothèses et les vérifient. Cette véritable démarche scientifique dès le plus jeune âge et jusqu’à la thèse constitue chez lui un moteur puissant.

Dans son livre (que je vous recommande chaudement, vous l’aurez compris), il détaille son parcours personnel d’étudiant, de chercheur et de père aussi. Il constate que nous sommes passés en peu de temps d’un monde analogique à un monde numérique. Du point de vue de la connaissance, l’impact est immense : nous entrons dans l’ère du savoir exponentiel. Pour le cerveau humain, c’est un vrai challenge.

Échec et mat !

Pour s’en convaincre, François Taddei nous rappelle le mythe de l’invention des échecs par un sage indien (Sissa). Ce sage fait découvrir ce jeu complexe à son roi désœuvré (Belkib).  Le souverain est immédiatement emballé, il s’enquiert alors de la manière dont souhaiterait être récompensé le sage.

Le sage, diaboliquement stratégique, demande au roi de poser un grain de riz sur la première case de l’échiquier puis 2 sur la seconde, puis 4 sur la troisième et ainsi de suite. Le souverain accepte aussitôt sans se rendre compte qu’il vient de se faire aveugler par un calcul exponentiel (puissance de 2).

Le résultat obtenu défie l’entendement humain : plus de 18 milliards de milliards de grains de riz ! En poids, toujours selon les calculs de François Taddei que je me garderai bien de commenter, cela représente 720 000 millions de tonnes soit plus de mille ans de production mondiale ! Largement de quoi inviter quelques amis à manger… Le roi Belkib ne se doutait pas d’un tel appétit du sage !

Apprendre et poursuivre son chemin vers la lumière…

Aveuglé par l’ombre…

Comme nous le dit l’auteur d’Apprendre au XXIème siècle, notre cerveau nous joue des tours. Comme le roi Belkib, certaines données nous dépassent complétement. Il nous relate également une autre expérience dont j’avais déjà entendu parlé.

Dans une expérience, on projette une vidéo dans laquelle deux équipes de basket (l’une avec des maillots blancs, l’autre noirs) se font des passes. On demande à l’assistance de compter le nombre de passes de l’équipe avec les maillots blancs. A la fin du visionnage, il y a à peu près autant de réponses que de participants.

Puis la vidéo est repassée. Tout le monde découvre alors qu’un gorille traverse l’écran à un moment donné en se frappant la poitrine ! Stupeur dans l’assemblée ! Personne ne l’avait vu, tous concentrés sur leur comptage… C’est ce que les scientifiques appellent un biais cognitif. Les illusions d’optiques sont également des biais cognitifs.

Un cerveau lent

Les chercheurs étudient des dizaines de biais cognitifs différents. Certains affectent le traitement des informations par notre cerveau de manière plus problématique. Et c’est là que nous rejoignons le thème de ce blog : le développement personnel.

Une expérience menée aux États-Unis sur les électeurs républicains met en lumière certains mécanismes inconscients. Dans cette expérience, les chercheurs ont présenté des faits qui contredisaient les déclarations de leur candidat. Non seulement les électeurs n’ont pas varié dans leur soutien mais cela a même contribué à renforcer leur conviction ! Selon François Taddei, la remise en cause de leurs hypothèses a pu déclencher chez eux une réaction de défense inconsciente autant que puissante.

N’avez-vous jamais pensé de cette manière ?

Moi, si ! Et pour accepter que notre hypothèse ou nos convictions sont erronées, il faut pouvoir se sentir en sécurité. Nous pensons souvent que nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde en milieu hostile. Il en va de nos mécanismes de défense issus de notre cerveau reptilien

C’est qui le plus intelligent ?

Nous en arrivons (merci d’être resté jusque là !) à ce fameux test…

Quand les chercheurs demandent à des personnes si elles se pensent plus intelligentes que la moyenne, la majorité répond que oui. Les résultats sont les mêmes si l’on demande à ces personnes si elles s’estiment meilleurs conducteurs ou conductrices. OK.

Cela devient plus intéressant lorsqu’on sépare le panel en deux groupes. Au premier groupe, on déclare qu’effectivement, après les tests, il apparait bien que leur intelligence est supérieure. On leur demande alors s’ils veulent poursuivre l’expérience pour en savoir plus. Et là, tout le monde est à fond ! Bien sûr qu’ils veulent en savoir plus !

Par contre, quand on dit au second groupe que le test a démontré qu’ils sont moins intelligents que la moyenne, personne ne veut poursuivre l’investigation. Même rémunérés, les cobayes refusent d’aller plus loin…

Selon François Taddei, les résultats sont constants qu’il s’agisse de beauté, de santé, d’intelligence ou de réussite sociale. C’est un énorme facteur limitant puisqu’il prive de feedback constructif. Exactement comme l’état d’esprit « fixe » (fixed mindset) que je décrivais dans cet article.

Il n’y a pas plus aveugle que quelqu’un qui ne veut pas voir ! (Fresque par ADOR)

Comment sortir de ce cul-de-sac cognitif ?

Par la curiosité !

C’est ce que démontrent les connaissances actuelles. Selon Richard-Emmanuel Eastes, chimiste et docteur en sciences cognitives cité par François Taddei, la pratique d’expériences contre-intuitives permet de modifier les réseaux de neurones ! En effet, nos réseaux neuronaux, comme toute matière, peuvent être figés. C’est également le postulat chez Gallup pour affirmer que le résultat du test CliftonStrengths est assez stable si vous le faites plusieurs fois (déjà le faire une fois, c’est très bien !).

Gallup et Richard-Emmanuel Eastes s’accordent sur le fait qu’il faut dépenser beaucoup d’énergie pour modifier ses réseaux de neurones. Toutefois le chimiste avance un argument qui m’a fait réfléchir. Dans le cas de la matière « inerte », la température est le facteur qui va déclencher la modification du réseau moléculaire. Dans le cas du cerveau, on peut faire une analogie avec le modèle de régulation d’une protéine nommée « allostérie ». Selon ce scientifique, la curiosité est donc un élément essentiel à la plasticité du cerveau et peut en modifier le réseau !

La curiosité, une qualité primordiale !

Je repense donc à ma discussion à Londres avec mes collègues coachs dont j’ai relaté le contenu ici. Comme j’ai développé énormément ma curiosité et mes connaissances dans des domaines dont j’ignorais tout jusqu’à présent, je voudrais savoir si cela peut avoir un impact sur mes résultats de test CliftonStrengths…Je vais donc prochainement le repasser, histoire de voir si la suggestion de mes collègues coachs se vérifie. Je vous en parlerai dans un autre article…

Aujourd’hui, nous savons que la curiosité n’est pas un vilain défaut mais une qualité essentielle. François Taddei nous le confirme en nous exhortant à se « poser des bonnes questions » plutôt que d’accumuler des connaissances qu’un Smartphone peut vous restituer plus sûrement et en quelques millisecondes. J’avais déjà lu des idées excellentes sur « Apprendre à apprendre » dans le livre d’Olivier Roland. Si vous n’avez pas encore lu le livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » alors il est temps de le commander !

Retour de flamme

Lorsque je parle du test et de l’importance, à mes yeux, de connaitre et développer ses forces, j’obtiens souvent des réactions contrastées. Parfois même violentes, alors qu’il n’y a aucun enjeu dans la discussion. Dans ces moment-là, il y a peut-être un effet « back fire » (retour de flamme) comme dans l’expérience des électeurs Républicains aux États-Unis…

Comme le monde évolue à vive allure nous devons nous adapter en permanence. Le seul moyen d’éviter le retour de flamme est de progresser chaque jour dans nos connaissances. La première des connaissances à travailler est celle de soi ! Mieux se connaitre pour avancer en confiance. C’est pourquoi je vous recommande, encore une fois, de vous tester avec le CliftonStrengths. Vous verrez, votre « retour sur investissement » sera excellent si vous continuez d’apprendre !

Que les Forces soient avec Vous !

Guillaume Le Penher

Voici les livres mentionnés dans cet article. Autant être clair avec vous, si vous les commandez en passant par ce lien, le prix sera le même mais je toucherai une petite commission qui m’aide à entretenir ce blog.

Publié le Un commentaire

Quel est réellement votre « état d’esprit » ?

Lorsque j’ai récemment écris l’article intitulé « Les 3 livres qui ont changé ma vie », ma trilogie était parfaite… Jusqu’à ce jour où mon collègue et ami Stefan Schulte m’a offert « Mindset : a new psychology of success »… Depuis, il m’est impossible de voir les choses sous le même angle !

MINDSET

« Mindset », c’est notre état d’esprit, notre mentalité. L’auteure de ce livre, Carol S. DWECK, Ph.D, s’appuie sur de longues recherches en psychologie menée entre autre à l’université de Stanford en Californie. Elle s’est penchée dès ses premiers travaux sur la manière dont les enfants faisaient face à un problème difficile. A l’aide de puzzle plus ou moins compliqués, elle scrutait leurs réactions. Sa surprise fut totale quant elle comprit la profonde différence entre ceux qui appréciaient le challenge et ceux qui se lassaient ou évitaient la difficulté !

Comme elle l’explique dans un très bel anglais (qui fut aussi un challenge pour moi !), la réponse tenait en un seul mot : Mindset ! Voici tout l’enjeu de ce livre passionnant.

D’après vous, combien de « Mindsets », d’états d’esprit différent, a-t’elle identifié au cours de son travail ?… La réponse est simple, seulement 2 ! Le « Fixed Mindset » et le « Growth Mindset ».

Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas vraiment « English Friendly », on pourrait traduire ces expressions par « état d’esprit fixe » et « mentalité de croissance ou développement ».

growth mindset par imagerie cérébrale
Activité cérébrale face à un problème. Publié par Chad Chandler, Stanford. Department of Psychology

Seulement 2 mentalités…

Pourquoi est-ce si important de connaitre et de comprendre les différences entre ces 2 états d’esprit ?

Pour répondre à cette question, je vais faire un parallèle avec le chemin des « Forces ». Que vous passiez le test de GALLUP ou celui du VIA INSTITUTE, vous obtenez un profil de talents bruts qui vous est propre. En appliquant le raisonnement développé par Carol S. DWECK, nous sommes face à 2 types de comportement face aux résultats.

  1. État d’esprit fixe  (Fixed Mindset) : « Voici mes résultats ! Je suis donc Analytique, je suis Focus, je suis empathique, etc. Ce sont des dons que j’ai reçus à la naissance, je ne peux pas y faire grand-chose. » La conséquence directe est une vision statique et factuelle.
  2. Mentalité de croissance (Growth Mindset) : « OK ! Voici mes résultats. Maintenant, que puis-je faire avec ? Comment cela peut-il m’aider à me développer ?… » Ici, la vision est dynamique.

Vous commencez à entrevoir les conséquences dans tous les secteurs de la vie…

FIXED MINDSET

A travers de nombreux exemples, Carol S. DWECK développe sa vision des choses avec franchise ! Elle aussi, elle a pu avoir des comportements issus de l’état d’esprit fixe. En toute honnêteté, je dois moi aussi vous dire que j’ai souvent pensé de cette manière par le passé ! Il paraitrait selon certaines sources que ce soit encore le cas parfois… C’est d’ailleurs bien pratique pour éviter les questions sensibles ou avoir des certitudes immuables sur certains sujets 😉 ! « C’est comme ça ! » Cette mentalité m’apportait aussi de la confiance en moi…

Lors de ma séance de supervision de coach de Gallup à Londres, j’ai pu analyser cela en profondeur. A l’aide des connaissances apportées par ce livre et grâce à mes collègues coachs européens, j’ai établi un parallèle saisissant entre ma relative perte de confiance en moi et l’évolution de ma mentalité du « fixe » vers le « développement ».

Il y a deux précisions capitales que Carol S. DWECK apporte. D’une part, rien n’est figé ! Nous pouvons tous changer notre état d’esprit. D’autre part, nous ne sommes généralement pas tout l’un ou l’autre. Les deux états d’esprit peuvent cohabiter. Prendre conscience de l’existence même de ces différentes mentalités nous place déjà sur le chemin de l’évolution.

Si vous prenez du temps pour lire mes articles, quelque chose me dit que vous êtes aussi sur ce chemin positif…

Des conséquences en cascade

Une grande part de ce livre détaille des exemples précis dédiés aux parents, aux professeurs, aux étudiants ou aux coachs. Tous les secteurs de notre vie sont impactés par notre état d’esprit. Ces nombreux exemples nous aident à mieux analyser comportements et réactions.

Publié par Chad Chandler, Stanford University.

De l’échec scolaire aux violences conjugales, on peut trouver derrière ces situations les conséquences délétères d’une mentalité fixe… Pour encourager l’état d’esprit de développement chez nos enfants Carol S. DWECK nous livre par exemple de précieux conseils.

Si mon fils me dit qu’il est un champion de tennis, je peux lui répondre que les champions sont ceux qui travaille le plus dur (par opposition aux « dons du ciel »…) et qu’il peut devenir un champion ! Ou si ma fille me dit qu’elle s’ennuie en cours de Breton, que c’est trop facile, je lui demande comment elle pourrait apprendre et travailler plus, la pousser à inventer des solutions créatives. Ce genre de rhétorique encourage les enfants à faire face aux challenges et aimer cela, quitte à apprendre encore plus d’un échec !

Quels indices ?

Et vous ? Partagez-vous quelques-unes des assertions ci-dessous ? Êtes-vous plutôt « Growth » ou « Fixed » ? Soyez sincères !

    1. Le monde doit changer, pas moi, je suis déjà au max !
    2. Le monde est aveugle : il ne se rend pas compte de mes talents. C’est trop injuste !
    3. L’intelligence et les talents sont innés. Certains en ont beaucoup, d’autres peu. Il y a peu de chance que ça change…
    4. Je suis nul en math !
    5. Après un échec ou un rejet, je me sens souvent amer, jugé ou revanchard
    6. Je me sens souvent mal à l’aise et j’ai peur d’être jugé en société.
    7. Je déteste recevoir des leçons ! je sais ce que j’ai à faire !
    8. Celle-là, c’est vraiment une tête : Elle est hyper intelligente !
    9. C’est trop dur, je vais lâcher l’affaire:(
    10. J’aime pas trop les challenges… La compète, c’est pas pour moi !
    11. Pfff ! Même si je bosse à fond, je ne parlerai jamais anglais correctement. Cela ne sert à rien d’essayer.
    12. De toute façon, c’est toujours les autres qui gagnent les concours. Et puis c’est souvent les mêmes…
    13. Et puis quoi encore ? Vous n’allez quand même pas me critiquer, non ? De toute façon je ne m’excuserai pas, c’est une question de principe !

Définitions

On pourrait étendre encore cette liste mais je pense que vous avez saisi le principe ! J’y ai glissé quelques pépites me concernant encore il y a quelque temps (impossible que ça m’arrive à nouveau ;)). Ce sont des paroles qui reflètent un esprit fixe. Voici la description complète des deux états d’esprit résumée dans un schéma très clair à la fin du livre :

difference entre fixed mindset et growth mindset
Graphique de Nigel Holmes
  • Dans la mentalité fixe

    Lintelligence est figée, statique. Cela conduit à vouloir également paraitre intelligent et par conséquent avoir tendance à : éviter les challengesêtre défensif ou abandonner facilement face à un obstacle ; ne pas valoriser les efforts, penser qu’ils sont inutiles ; refuser ou ignorer les critiques et les retours négatifs ; se sentir menacé ou jaloux du succès des autres… Le résultat est qu’on ne développe pas notre plein potentiel, que nous talonnons plus vite dans nos compétences.

  • Dans la mentalité de croissance

    L’intelligence est en perpétuel développement. Le moteur principal est le désir d’apprendre. En conséquence, nous avons tendance à : aimer les défis, repousser sans cesse nos limites ; never give up, never surrender, se battre jusqu’au bout ; penser que l’effort est le chemin qui mène à l’excellence ; que l’on apprend toujours des échecs et des critiques ; que le succès des autres est aussi inspirant qu’instructif… En résultat, nous atteignons les plus hauts niveaux d’accomplissements.

Quelques personnalités et leur Mindset

Au fil du livre, Carol S. DWECK nous parle des vies de personnalités politiques, économiques ou sportives tout autant que de son propre cas ou bien de parfaits inconnus… Parmi tous ces caractères, je retiendrai chez les esprits « fixes » le champion de tennis John Mac Enroe. On peut être champion un temps et être « fixe ». Ces défaites n’étaient pas de sa faute car il se considérait lui-même comme très talentueux. Non, il fallait y voir une mauvaise digestion, un arbitrage calamiteux, une raquette en dessous de son talent ou un vestiaire trop modeste…

En restant dans le domaine sportif, chez les « growth » on peut citer Serena et Venus Williams ou Michael Jordan. Ou même Tiger Wood qui prouve qu’après des frasques sexuelles, des opérations successives au dos et une longue traversée du désert il est encore capable de redevenir un champion (même si je ne comprends pas grand-chose au golf…:/)… Bien sur, il y a un autre facteur : la volonté ! J’ai déjà abordé le sujet passionnant de la volonté dans cet article qui résume le livre de John Tierney et Roy F. Baumeister.

Changer de Mindset

La volonté elle-même est sujette à deux interprétations selon notre état d’esprit. En avoir ou pas ? Carol S. DWECK nous dit que « la volonté a besoin d’aide » ! Comme un alcoolique, nous devons absolument nous désintoxiquer car nous avons souvent baigné depuis notre tendre enfance dans un état d’esprit fixe. Nous « sommes des être humains inachevés et notre propre clé pour comprendre comment faire mieux la prochaine fois » nous dit l’auteure.

Changer notre état d’esprit, ce n’est pas comme lorsque nous sommes malade nous explique-t-elle. On n’arrête pas le traitement dès lors qu’on pense que les symptômes ont disparu ! Ce changement ne se fait malheureusement pas en mettant en place quelques petites astuces glanées ça et là ! Nous devons pour cela adopter une vision des choses en totale contradiction parfois avec nos habitudes. Passer de « juger et être jugé » à « apprendre et aider à apprendre ». Cela demande du temps, des efforts et un soutien mutuel. Faire cela à deux est toujours plus efficace.

Et puis, toujours sous les conseils de Mme Dweck et des dizaines de chercheurs qui ont travaillé au fil du temps avec elle, posons des questions qui nous pousse à développer notre mentalité :

  • Quels sont les possibilités d’apprentissage et de développement aujourd’hui ? Pour moi-même, pour les autres autour de moi ?
  • Où quand et comment vais-je démarrer mon prochain plan ?
  • Comment puis-je continuer à me développer ?…

Allez, je m’y mets ! Et vous ?…

« Que les Forces soient avec Vous ! »

Guillaume Le Penher

PS : J’ai entre-temps trouvé la traduction française par Jean-Baptiste Dayez que vous pouvez commander ici.

livre" Mindset" de Carol Dweck traduit en français

Si vous ne voulez pas lire le livre et que vous souhaitez en savoir plus, regardez le diaporama de Chad Chandler.