Comme plus de la moitié de la population, je pensais être plus intelligent que la moyenne 😉… Malheureusement je viens d’apprendre grâce à un livre passionnant que c’est statistiquement impossible :/
Finalement, j’ai encore du boulot ! Voici pourquoi…
Apprendre encore !
« Apprendre au XXIème siècle » de François Taddei, voici le livre passionnant qui vient de doucher mes espoirs ! François Taddei est l’un des fondateurs du CRI, le Centre de Recherches Interdisciplinaires. Son postulat de départ est de décloisonner les savoirs et les recherches. Il adore les expériences comme « les Savanturiers » et « La main à la pâte » où les enfants manipulent, font des hypothèses et les vérifient. Cette véritable démarche scientifique dès le plus jeune âge et jusqu’à la thèse constitue chez lui un moteur puissant.
Dans son livre (que je vous recommande chaudement, vous l’aurez compris), il détaille son parcours personnel d’étudiant, de chercheur et de père aussi. Il constate que nous sommes passés en peu de temps d’un monde analogique à un monde numérique. Du point de vue de la connaissance, l’impact est immense : nous entrons dans l’ère du savoir exponentiel. Pour le cerveau humain, c’est un vrai challenge.
Échec et mat !
Pour s’en convaincre, François Taddei nous rappelle le mythe de l’invention des échecs par un sage indien (Sissa). Ce sage fait découvrir ce jeu complexe à son roi désœuvré (Belkib). Le souverain est immédiatement emballé, il s’enquiert alors de la manière dont souhaiterait être récompensé le sage.
Le sage, diaboliquement stratégique, demande au roi de poser un grain de riz sur la première case de l’échiquier puis 2 sur la seconde, puis 4 sur la troisième et ainsi de suite. Le souverain accepte aussitôt sans se rendre compte qu’il vient de se faire aveugler par un calcul exponentiel (puissance de 2).
Le résultat obtenu défie l’entendement humain : plus de 18 milliards de milliards de grains de riz ! En poids, toujours selon les calculs de François Taddei que je me garderai bien de commenter, cela représente 720 000 millions de tonnes soit plus de mille ans de production mondiale ! Largement de quoi inviter quelques amis à manger… Le roi Belkib ne se doutait pas d’un tel appétit du sage !
Aveuglé par l’ombre…
Comme nous le dit l’auteur d’Apprendre au XXIème siècle, notre cerveau nous joue des tours. Comme le roi Belkib, certaines données nous dépassent complétement. Il nous relate également une autre expérience dont j’avais déjà entendu parlé.
Dans une expérience, on projette une vidéo dans laquelle deux équipes de basket (l’une avec des maillots blancs, l’autre noirs) se font des passes. On demande à l’assistance de compter le nombre de passes de l’équipe avec les maillots blancs. A la fin du visionnage, il y a à peu près autant de réponses que de participants.
Puis la vidéo est repassée. Tout le monde découvre alors qu’un gorille traverse l’écran à un moment donné en se frappant la poitrine ! Stupeur dans l’assemblée ! Personne ne l’avait vu, tous concentrés sur leur comptage… C’est ce que les scientifiques appellent un biais cognitif. Les illusions d’optiques sont également des biais cognitifs.
Un cerveau lent
Les chercheurs étudient des dizaines de biais cognitifs différents. Certains affectent le traitement des informations par notre cerveau de manière plus problématique. Et c’est là que nous rejoignons le thème de ce blog : le développement personnel.
Une expérience menée aux États-Unis sur les électeurs républicains met en lumière certains mécanismes inconscients. Dans cette expérience, les chercheurs ont présenté des faits qui contredisaient les déclarations de leur candidat. Non seulement les électeurs n’ont pas varié dans leur soutien mais cela a même contribué à renforcer leur conviction ! Selon François Taddei, la remise en cause de leurs hypothèses a pu déclencher chez eux une réaction de défense inconsciente autant que puissante.
N’avez-vous jamais pensé de cette manière ?
Moi, si ! Et pour accepter que notre hypothèse ou nos convictions sont erronées, il faut pouvoir se sentir en sécurité. Nous pensons souvent que nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde en milieu hostile. Il en va de nos mécanismes de défense issus de notre cerveau reptilien…
C’est qui le plus intelligent ?
Nous en arrivons (merci d’être resté jusque là !) à ce fameux test…
Quand les chercheurs demandent à des personnes si elles se pensent plus intelligentes que la moyenne, la majorité répond que oui. Les résultats sont les mêmes si l’on demande à ces personnes si elles s’estiment meilleurs conducteurs ou conductrices. OK.
Cela devient plus intéressant lorsqu’on sépare le panel en deux groupes. Au premier groupe, on déclare qu’effectivement, après les tests, il apparait bien que leur intelligence est supérieure. On leur demande alors s’ils veulent poursuivre l’expérience pour en savoir plus. Et là, tout le monde est à fond ! Bien sûr qu’ils veulent en savoir plus !
Par contre, quand on dit au second groupe que le test a démontré qu’ils sont moins intelligents que la moyenne, personne ne veut poursuivre l’investigation. Même rémunérés, les cobayes refusent d’aller plus loin…
Selon François Taddei, les résultats sont constants qu’il s’agisse de beauté, de santé, d’intelligence ou de réussite sociale. C’est un énorme facteur limitant puisqu’il prive de feedback constructif. Exactement comme l’état d’esprit « fixe » (fixed mindset) que je décrivais dans cet article.
Comment sortir de ce cul-de-sac cognitif ?
Par la curiosité !
C’est ce que démontrent les connaissances actuelles. Selon Richard-Emmanuel Eastes, chimiste et docteur en sciences cognitives cité par François Taddei, la pratique d’expériences contre-intuitives permet de modifier les réseaux de neurones ! En effet, nos réseaux neuronaux, comme toute matière, peuvent être figés. C’est également le postulat chez Gallup pour affirmer que le résultat du test CliftonStrengths est assez stable si vous le faites plusieurs fois (déjà le faire une fois, c’est très bien !).
Gallup et Richard-Emmanuel Eastes s’accordent sur le fait qu’il faut dépenser beaucoup d’énergie pour modifier ses réseaux de neurones. Toutefois le chimiste avance un argument qui m’a fait réfléchir. Dans le cas de la matière « inerte », la température est le facteur qui va déclencher la modification du réseau moléculaire. Dans le cas du cerveau, on peut faire une analogie avec le modèle de régulation d’une protéine nommée « allostérie ». Selon ce scientifique, la curiosité est donc un élément essentiel à la plasticité du cerveau et peut en modifier le réseau !
La curiosité, une qualité primordiale !
Je repense donc à ma discussion à Londres avec mes collègues coachs dont j’ai relaté le contenu ici. Comme j’ai développé énormément ma curiosité et mes connaissances dans des domaines dont j’ignorais tout jusqu’à présent, je voudrais savoir si cela peut avoir un impact sur mes résultats de test CliftonStrengths…Je vais donc prochainement le repasser, histoire de voir si la suggestion de mes collègues coachs se vérifie. Je vous en parlerai dans un autre article…
Aujourd’hui, nous savons que la curiosité n’est pas un vilain défaut mais une qualité essentielle. François Taddei nous le confirme en nous exhortant à se « poser des bonnes questions » plutôt que d’accumuler des connaissances qu’un Smartphone peut vous restituer plus sûrement et en quelques millisecondes. J’avais déjà lu des idées excellentes sur « Apprendre à apprendre » dans le livre d’Olivier Roland. Si vous n’avez pas encore lu le livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » alors il est temps de le commander !
Retour de flamme
Lorsque je parle du test et de l’importance, à mes yeux, de connaitre et développer ses forces, j’obtiens souvent des réactions contrastées. Parfois même violentes, alors qu’il n’y a aucun enjeu dans la discussion. Dans ces moment-là, il y a peut-être un effet « back fire » (retour de flamme) comme dans l’expérience des électeurs Républicains aux États-Unis…
Comme le monde évolue à vive allure nous devons nous adapter en permanence. Le seul moyen d’éviter le retour de flamme est de progresser chaque jour dans nos connaissances. La première des connaissances à travailler est celle de soi ! Mieux se connaitre pour avancer en confiance. C’est pourquoi je vous recommande, encore une fois, de vous tester avec le CliftonStrengths. Vous verrez, votre « retour sur investissement » sera excellent si vous continuez d’apprendre !
Que les Forces soient avec Vous !
Guillaume Le Penher
Voici les livres mentionnés dans cet article. Autant être clair avec vous, si vous les commandez en passant par ce lien, le prix sera le même mais je toucherai une petite commission qui m’aide à entretenir ce blog.
Bravo pour ces beaux articles
Je ferai des liens sur mon blog de management car les tests que vous présentez sont d’excellents supports pour progresser en appuyant sur nos forces plutôt que de nous lamenter sur nos faiblesses
A bientôt
Merci beaucoup Lemanagerethique ! Je ne suis pas plus intelligent que la moyenne mais le principal est de s’améliorer un peu chaque jour ! Et pour progresser quotidiennement, rien de tel que de se connaitre soi-même. Alors je vous encourage vivement à utiliser les outils comme le test CliftonStrengths ou VIA Character…